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La Suède devient officiellement le 32ᵉ pays membre de l’OTAN

Cela signe la fin de deux siècles de non-alignement. La Suède est devenue, jeudi 7 mars, le 32e membre de l’OTAN par la remise de documents officiels lors d’une cérémonie à Washington. L’adhésion de la Suède à l’OTAN est « une victoire pour la liberté », a clamé son premier ministre, Ulf Kristersson.
« Tout vient à point à qui sait attendre », a déclaré le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, faisant ainsi référence à un long processus de ratification auprès des trente et un autres membres. Le secrétaire d’Etat a estimé que cette intégration démontre la « débâcle stratégique » subie par la Russie. « Si on fait un pas en arrière et que l’on réfléchit à là où nous en étions il y a trois ans, rien de tout cela n’était prévisible », a-t-il ajouté. Le président américain, Joe Biden a assuré, dans un communiqué, que l’OTAN était « plus forte que jamais » avec l’intégration de la Suède. Le président russe, Vladimir Poutine, « voulait diviser » l’alliance de défense en attaquant l’Ukraine, mais l’organisation transatlantique est au contraire « plus unie, déterminée et dynamique que jamais », a-t-il encore affirmé.
La ratification de cette accession a été obtenue de haute lutte après de longues négociations avec certains membres de l’Alliance. « C’est un jour historique. La Suède va désormais prendre sa juste place à la table de l’OTAN », a déclaré dans un communiqué son secrétaire général, Jens Stoltenberg. « Après deux cents ans de non-alignement, la Suède bénéficie désormais de la protection de l’article 5, la garantie totale pour la liberté et la sécurité » de ses membres, a-t-il ajouté. Lundi, le drapeau bleu et jaune doit être hissé devant le siège bruxellois de l’OTAN.
La Russie a promis la semaine dernière de prendre des « contre-mesures » en réaction à l’adhésion de Stockholm, qui dépendront « des conditions et de l’ampleur de l’intégration de la Suède à l’OTAN ».
L’adhésion de la Suède, après celle de la Finlande l’an dernier, signifie que tous les pays bordant la mer Baltique, à l’exception de la Russie, sont désormais membres de l’Alliance atlantique.
La Suède et la Finlande, bien que proches militairement des Etats-Unis de par leur appartenance à l’Union européenne, ont historiquement préféré se tenir à l’écart de l’alliance, formée lors de la guerre froide face à l’Union soviétique. Si la Suède contribue aux forces internationales de maintien de la paix, elle n’a plus connu de guerre depuis un conflit avec la Norvège en 1814.
Helsinki et Stockholm avaient annoncé en même temps leur candidature pour rejoindre l’OTAN en 2022, en réaction à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. La Finlande avait obtenu son accession à l’Alliance en avril dernier, mais le processus d’adhésion de la Suède a été ponctué de tractations avec la Turquie, qui accusait le pays nordique de mansuétude envers des militants kurdes réfugiés sur son sol, considérés pour certains comme terroristes par Ankara.
La Suède a également dû composer avec les réticences du premier ministre hongrois. Viktor Orban avait certes donné de longue date son accord de principe mais, avant de boucler le processus, il exigeait du « respect » de Stockholm, après des années de « dénigrement » de sa politique.
A la fin de février, le Parlement hongrois avait finalement ratifié l’adhésion de la Suède à l’OTAN. Selon un sondage de la radio SR diffusé vendredi, une majorité de Suédois estime que leur pays a fait de « trop de sacrifices » pour devenir membre de l’OTAN, tout en admettant que la sécurité de la Suède s’est renforcée avec cette adhésion.
L’adhésion de la Suède à l’OTAN s’est accompagnée d’un net durcissement du discours de ses dirigeants, le commandant en chef des forces armées suédoises, Micael Byden, déclarant en janvier que ses compatriotes « devaient se préparer mentalement à la guerre ». Outre sa candidature à l’Otan, la Suède a signé début décembre un accord autorisant les Etats-Unis à avoir accès à dix-sept bases militaires sur son sol.
Le Monde avec AFP
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